Fanta Soumah a su être patiente et travailler
Depuis son arrivée au Havre, Fanta Soumah connaît enfin un peu de répit. Non qu'elle soit une habituée des blessures, elle n'en a jamais subie. Mais ce sont ses yeux qui lui ont joué de vilains tours au point d'évoluer parfois dans un flou artistique qu'elle maîtrisait cependant parfaitement. Trois opérations plus loin et une saison 2017-2018 presque blanche, la voilà en pleine possession de ses moyens. « Tout va bien, lâche-t-elle dans un large sourire. La ville peut-être ! Par rapport à Dunkerque et Calais, je me sens bien ici. » Il est vrai que la native de Blois aux ascendances guinéennes recherche la douceur du soleil pas forcément présent dans le Nord...
Débarrassée ou presque de ses soucis, Fanta qui n'a commencé le basket qu'à l'âge de 13 ans après avoir « tâté » le hand, le foot et l'athlétisme, a donc accepté un rôle majeur dans la NF3 aplemontaise en se mettant en réserve de la NF1 avec laquelle elle s'entraîne depuis août. « Je suis arrivée en dernier, toutes les mutations étaient faites. La seule solution qui me restait : être patiente et travailler. Même si ça a été dure de voir la N1 jouer, même si j'avais trop envie de participer, j'ai toujours trouvé normal d'être avec l'équipe sur le banc pour l'encourager. J'ai toujours senti que je faisais partie du groupe et quand le jour J est arrivé, la confiance du coach et des joueuses était là. Aujourd'hui, je n'ai aucun regret d'avoir fait ce choix. »
Celle qui a fêté ses 22 ans samedi dernier sait qu'elle doit cette opportunité à la grave blessure de Katrin Chiemeka. « Les ligaments croisés ! Vraiment si ça m'arrive je ne sais pas si j'aurais le mental pour m'en sortir. En revanche, je sais que Katrin a cette force et je la respecte pour ça. Et si son absence me profite, je lui souhaite vraiment de revenir le plus vite possible. »
Elle rêve du plus haut niveau
Prise par le stress pour son premier match en NF1, Fanta n'en est pas moins satisfaite de sa prestation. « Oui j'ai manqué de lucidité à certains moments contre Sceaux mais avec le soutien de tous, je sais aujourd'hui que je suis capable de jouer à ce niveau. Mes doutes sont levés. »
Deux rencontres plus loin, Fanta a franchi un cap en s'entraînant deux fois par jour et enchaîne maintenant deux rencontres par week-end. Un nouveau rythme qu'elle doit assimiler tout en se disant satisfaite de l'ordre N1-N3. « Je peux tout donner le samedi et compenser la fatigue le dimanche dans un match moins rapide », assure-t-elle. Une rapidité dont elle a fait sa force pour remédier à cette petite taille (1,65 m) qui l'a barrée en équipe de France à 17 ans au profit de la Guinée qui a compris que ses jambes de feu étaient un atout.
Actuellement en stand-by dans ses études d'anglais, Fanta cherche sa voie du côté de la gestion ou l'administration mais se dit déterminée sur un point : elle deviendra basketteuse professionnelle. « J'y vais comme ça, je ne suis pas pressée mais une chose est sûre, je ne veux pas intégrer une équipe où je cirerai le banc. Chaque étape sera importante pour aller jusqu'au niveau que j'aimerais atteindre : la Ligue Féminine. »
C'est tout l'avenir que l'on te souhaite Fanta !
Samedi 23 mars, 20 h à Coubertin : Aplemont – Ifs
Entrée 2 €
Buvette, sandwiches, frites, saucisses, merguez
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